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Le débat concernant le gaz de schiste fait plus que jamais polémique dans le monde. En France, durant l'année 2007, des permis d’exploration des sols français ont été attribués à des firmes françaises et internationnales, afin d'explorer le territoire et de découvrir son potentiel gazier. Mais dès 2011, une loi interdisant l’exploration et l‘extraction du gaz a été mise en place à cause de nombreuses manifestations et risques soulevés au nom du principe de précaution. Face à ces inconvénients, des avantages sont également indéniables, introduisant un débat sans précédent.

 
 

Un débat sans précédent

Aujourd’hui, de nombreux pays détenant de grandes réserves en gaz de schiste se posent la question d’une éventuelle exploitation. Les Etats-Unis, la Pologne, ou encore la Roumanie extraient ce gaz depuis plus ou moins longtemps. En Europe, seuls deux pays refusent toute production et interdisent même l’exploration de leur territoire, étant la Bulgarie et la France. 

 

Pourquoi la France refuse-t-elle d'exploiter ses ressources gazières ? L'extraction des gaz de schiste présente-t-elle une opportunité ou est-elle, comme certains la soupçonnent, qu'une source de dangers ? 

Aujourd’hui, les Etats-Unis sont la référence mondiale en matière d’exploitation de gaz de schiste. Pionniers des techniques d’extraction, ils ont totalement changé leur rapport a l’énergie. Cette avance a aussi fait d’eux le berceau de la contestation mondiale, ainsi que l’exemple toujours cité dans les débats.

L'Eldorado Américain

Avec plus de 293 milliards de mètres cube produits en 2012 et une tendance qui reste à la hausse, avec près de 500.000 forages d'exploitation de gaz de schiste actifs, notamment au Texas, dans le Dakota et en Pennsylvanie, les États-Unis deviennent les premiers producteurs mondial de gaz devant la Russie. Depuis dix ans et les premiers forages dans le pays, la production n'a jamais cessé d'augmenter. L'administration Obama n'a pas l'intention de freiner cette croissance, même si le président américain entend développer les énergies renouvelables. Même si elles ont été revues à la baisse ces derniers mois, les réserves sont immenses aux quatre coins du pays.

L’exploitation des gaz de schiste a permis la création de plus d'un demi-million de nouveaux emplois, non seulement dans les  Etats traditionnellement riches en ressources naturelles comme le Texas, mais aussi dans des espaces économiquement en  difficulté comme la Pennsylvanie occidentale et, bientôt, l'Ohio.

Les Etats-Unis semblent maintenant posséder, selon les estimations, des réserves de gaz naturel pour une période de 100 ans. Rappelons le : les gaz de schiste constituent à l’heure actuelle les plus propres des combustibles fossiles. Cette énergie « propre » est aujourd’hui une source d'énergie moins chère et qui remplace déjà de plus en plus les vielles et polluantes centrales à charbon. 

Droits du sol

 

Aux Etats-Unis, la propriété du sous-sol suit celle du sol, ce qui signifie que le propriétaire foncier peut à la fois prospecter librement son fonds et l’exploiter, alors qu’en France, l’État est propriétaire du sous-sol. Des sommes considérables ont alors été versées aux particulier par des entreprises pour pouvoir forer, augmentant ainsi les richesses des particuliers.

Malgré cette apparente réussite aux Etats-Unis, la France n’a pas accepter de suivre ce modèle, qui fut souvent décrié. 

Gasland

Gasland, documentaire paru en 2010 aux États-Unis, créa polémique dans le monde du gaz de schiste. Dénonçant les dangers de son exploitation, certains le prendront comme exemple  afin de lutter contre cette « menace », d’autre comme une représentation fausse et exagérée  de la réalité.

Quels arguments furent soulevés  contre les gaz de schiste fasse au succès apparent de la situation américaine ? Cette ressource représente-t-elle finalement un danger ?

 

Attention,  gaz de schiste

 

Des tremblements de terre engendrés par la fracturation hydraulique peuvent se produire lorsque les vibrations causées rencontrent des failles naturelles. La perturbation peut alors libérer des tensions existantes. En 2011, dans  l’Oklahoma en Amérique, un séisme de magnitude 5,5 à l’échelle de Richter s’est produit suite à une fracturations, entraînant des dégâts considérables (blessés, destruction d’habitations) . 

Cependant, les autres séismes produits sont microlitiques, proches d'une magnitude de 2,0 sur l’échelle de Richter, soit 10 fois plus faible qu'une intensité que l'être humain peut percevoir.

L’analyse géologique préalable des sols peut réduire les risques de déclenchement de séismes à magnitude élevée.

 

Les industriels ont développés de nombreuses méthodes pour limiter ces nuisances : pour réduire le bruit, il faut proscrire le trafic de nuit dans les zones habitées et utiliser l’eau par tuyauterie permanente enterrée. Les compresseurs et turbines à gaz en caissons insonorisés et les moteurs électriques doivent être utilisés pour limiter le bruit du trafic routier.

 

Une prise en charge nationale

L’occident a l'habitude d'utiliser des ressources en exploitant et polluant d'autres pays qui assurent leur consommation d'énergie. De ce fait, il serait plus juste que ceux qui "profitent" d'une ressource en subissent aussi les inconvénients, notamment ceux de la pollution qu'engendre l'exploitation de ces énergies. De plus, si les compagnies industrielles sont contraintes de respecter l'environnement dans certains pays développés, des compagnies peuvent également négliger l'environnement dans ceux qui le sont moins ou dans les pays sans réglementation à ce sujet. Pour la santé de la planète, il serait bénéfique d'exploiter des gaz de schiste en France plutôt que dans le delta du Niger (environnement sacrifié).

 

De plus, transporter du gaz depuis des d'autres pays consomme de l'énergie (15 à 20% d'autoconsommation), et donc produit du CO2. Produire et consommer localement serait préférable pour l'environnement, donnant naissance à un développement plus durable.

 

Une sécurité énergétique

Notre société nécessite beaucoup d’énergie, et même de plus en plus. Ainsi, nous utilisons essentiellement des combustibles fossiles ou hydrocarbures qui s’épuisent et proviennent en majeure partie de l’étranger (à ce jour, 98% du gaz consommé en France est importé). Les réserves de gaz de schistes étant monumentales (on estime une quantité voisine des réserves de gaz conventionnel à l'échelle mondiale et, à l'échelle de la France, les réserves locales équivaudraient à plusieurs dizaines d'années de consommation), elles nous permettraient d'assurer pour de nombreuses années notre sécurité énergétique.

 

En effet, la France produit peu d’hydrocarbures : la production nationale de pétrole représente 1,5% de la consommation française. La production française de pétrole provient majoritairement du bassin de Paris et du bassin d’Aquitaine. Le gaz quant à lui provient à 93% du bassin d’Aquitaine.

 

La France doit donc se fournir en énergie dans d'autres pays et dépend du prix fixé par le marché, qui sous la raréfaction progressive des réserves, a eu une tendance à augmenter. Pour s’affranchir de cette dépendance, De Gaulle a fait le choix dans les années 60 de développer fortement l’énergie nucléaire et le savoir-faire qui lui est lié. Ainsi, l’électricité en France est produite à 80% par les centrales nucléaires. Nous bénéficions par conséquent d’une autonomie nationale et de prix relativement bas par rapport aux pays voisins. Si la France choisit d'exploiter c'est gaz, c'est afin de moins dépendre de l’étranger pour l’énergie et maintenir le prix du gaz à un prix acceptable.

Une réduction de CO2

À kilowatts-heures produits égaux, le gaz naturel

produit moins de CO2 que le charbon ou le pétrole. 

En effet, la production d'un mégajoule d'énergie obtenu en brûlant du méthane produit 55g de CO2. La même quantité d'énergie obtenue en brûlant du pétrole produit 70g de CO2 , et 110g en brûlant du charbon. Dans le cas de l'utilisation de combustibles fossiles,  la consommation de gaz est alors préférable. Même si l'on développe les énergies renouvelables, celles-ci ne sont pas permanentes (nuit, jours sans vent ou sans soleil…). Le gaz est la plus souple des énergies, puisqu'une turbine à gaz peut prendre le relais d'un champ d'éoliennes en quelques minutes. Il faut quelques heures à une centrale à charbon, encore plus pour une centrale nucléaire. On peut ainsi supposer que ce gaz naturel est capable d'assurer la transition énergétique relativement longue avant l'autosuffisance énergétique des énergies renouvelables.

 

Aménagement du territoire

L'exploitation du gaz de schiste peut permettre de lutter contre la désertification de certaines régions. Des aménagements plus durables tels que des reboisements, des forages d'eau, ou des systèmes de captage de l'eau, qui ont été nécessaire à la fracturation, pourront être laissés après l'extraction. "L'après exploitation" repose ainsi sur des accords et des contrats préalables entre les collectivités locales et les opérateurs.

 

 

 

Les retombées économiques 

LOI n° 2011-835 du 13 juillet 2011 visant à interdire l'exploration et l'exploitation des mines d'hydrocarbures liquides ou gazeux par fracturation hydraulique et à abroger les permis exclusifs de recherches comportant des projets ayant recours à cette technique.

 

Article 1 : En application de la Charte de l'environnement de 2004 et du principe d'action préventive et de correction prévu à l'article L. 110-1 du code de l'environnement, l'exploration et l'exploitation des mines d'hydrocarbures liquides ou gazeux par des forages suivis de fracturation hydraulique de la roche sont interdites sur le territoire national.

L’exploitation du gaz de schistes engendrerait la création d’emplois dans les régions concernées. Non seulement des emplois directs liés aux forages et à l’exploitation des puits, mais également des emplois associés au transport, à l’entreposage et à la distribution du gaz naturel. Certains emplois spécialisés devront être importés dans la région concernée comme les spécialistes de la fracturation hydraulique. En revanche, tous les travaux tels le terrassement, le camionnage, la sécurité, permettront des embauches locales. Ce phénomène a notamment été observable aux Etats-Unis d'Amérique.

                             

Enquête sur "L'eldorado Américain"

 

Utilisation des terres

 

 

 

En France, le Code civil 

indique que si la propriété du sous-sol

appartient au propriétaire du sol, la gestion du sous-sol minier appartient à l'État qui peut en concéder l'exploitation à une compagnie minière. Le code minier donne donc le droit à l'État de vendre des concessions à des sociétés sur ou sous des terrains qui ne lui appartiennent pas. La société ayant obtenu la concession a le droit d’utiliser les terrains de surface pour les installations nécessaires à son travail y compris routes ou gazoducs, avec ou sans le consentement des propriétaires. Ces

derniers seront indemnisés ou,

en cas d’opposition,

expropriés. 

 

 

 

Morcellement des paysages

 

 

La méthode du forage horizontal ne permettrait d'exploiter le gaz de schiste que sur quelques km2 au maximum autour de chaque puits. Afin d'exploiter entièrement une couche horizontale, il faudrait un puits tous les 0,5 à 4 km. Chaque forage occupe au sol d'environ un hectare (10.000 m2) pendant la période de forage (un an). Après la période de forage et pendant toute la période d'exploitation, chaque tête de puits occupe plusieurs dizaines de m2. Si le gaz est évacué par citernes, un réseau de route doit être installé pendant la période de forage et d'exploitation pour permettre le passage de camions transportant l'eau. Si le gaz est évacué par un gazoduc, il faudra alors construire un réseau de gazoduc afin de relier les puits entre eux.

 

 

 

 

 

De grandes quantités d'eau

 

 

 

La quantité d’eau utilisée pour la fracturation hydraulique varie en fonction de la roche mais l’ordre de grandeur est de 10 millions de litres d’eau douce, c’est-à-dire 10 000 m3 par puits. Dans les régions où l’eau est peu abondante, le problème de la disponibilité de l’eau se pose : l’utilisation de tels volumes d’eau ne va-t-elle mettre en danger l’approvisionnement de l’eau nécessaire à la consommation humaine, à celle du bétail, à l’irrigation des terres? Une nécessité évidente est d’interdire une telle consommation lors des périodes sèches et de vérifier qu’il existe une disponibilité suffisante de l’eau lors des périodes les plus humides.

 

Stockage et traitement de l'eau

 

 

 

60 à 80% de l’eau injectée pour la fracturation va être récupérée en surface, ce qui est essentiel pour que le gaz puisse migrer. Il faut donc stocker et/ou traiter 6000 à 8000 m3 d’eau salée par puits contenant de nombreux polluants.

 

Le stockage sur place des eaux salées

 

La première phase consiste à récupérer cette eau agressive et à la stocker sur place, le plus souvent dans des bassins de retenue. Un centre de stockage peut avoir une surface de l’ordre de 2 hectares et une capacité de 40 000 à 70 000 m3. 

Le stockage définitif ou le traitement

 

Ensuite, deux étapes peuvent être envisagées: soit on injecte l'eau dans le sol à une grande profondeur, soit elle est traitée et éventuellement réutilisée pour une autre fracturation.

 

1ère alternative: L'eau est injectée dans un aquifère salin profond localisé entre deux niveaux étanches pour empêcher cette eau polluée de migrer. Une étude géologique détaillée doit être réalisée pour affirmer que ces produits polluants ne réapparaissent pas à la surface des dizaines d’années plus tard. 

 

2ème alternative: L'eau est alors traitée avec une distillation. Celle-ci a comme avantage de produire de l’eau douce qui peut être réutilisée dans la fracturation. Cependant, cette méthode est honéreuse et produit des déchets. Ce traitement est donc rarement utilisé mais les pressions environnementales augmentent ainsi son utilisation.

2ème alternative bis : Une autre solution nettement moins coûteuse est de faire traiter ces eaux salées et polluées par les infrastructures municipales d’épuration. Les gestionnaires de ces infrastructures pourraient y voir un apport d’argent bienvenu. Cependant, en l’absence de système d’épuration et d’appareils de mesures adaptés aux produits spécifiques à la fracturation, ces derniers pourraient se retrouver dans la nature à l’insu de tous en cas de mauvais traitement.

Toutes ces étapes à respecter présentent alors des répercussions économiques et environnementales pouvant être lourdes, compte tenu de la quantité d'eau à déplacer et à purifier.

Pour lutter contre cette emprise sur l'espace, des puits en cluster ont été mis en place pour limiter l’empreinte au sol. Un « cluster » regroupe 15 à 30 puits et sa dimension est de 2 à 3 hectares. La distance de chaque Cluster est d’environ 5 à 10 km. De plus, toutes les tuyauteries sont enterrées et lors de l’abandon d’un site, une réhabilitaion de l'espace est mise en place pour rénover l’endroit et permettre à nouveau l'exploitation agricole.

 

Contamination des nappes et fuites de méthane

 

 

40% du liquide de fracturation injecté dans le sol reste dans la couche de schiste en profondeur et n’est pas récupéré. Ce liquide injecté contient, en plus de l'eau et du sable, 0,5% de produits chimiques. Comme un puits requiert en moyenne 10 millions de litres, cela signifie l’injection de 50 000 litres de produits chimiques dans le sous-sol. 

 

La composition exacte de ces produits est complexe et tenue secrète par les sociétés de forage. Il s’agit principalement de benzène, ethylbenzène, toluène, méthanol, en plus de HCl (acide chlorydrique) et NaOH. Tous ces produits présentent une importante concentration en sels et peuvent être très nocifs. Durant les premiers forages aux Etats-Unis, plus de 700 additifs différents étaient injectés à chaque fracture. 

 

Si, lors de la fracturation, une défaillance au niveau de l'étanchéité survient, le gaz de schiste composé à 94% de méthane et les additifs trouveront un chemin au travers de formations géologiques perméables, et rien ne les retiendra de migrer et de contaminer les nappes phréatiques et les eaux de puits traditionnels. Aux USA, on a observé dans certains cas la présence de méthane et de sulfure d’hydrogène dans l’eau potable, ainsi que de nombreux produits chimiques, entraînant des maladies ou encore atteignant certaines espèces animales vivant dans ces milieux. 

 

Le méthane, gaz à effet de serre extrèmement polluant, peut également s'échapper au niveau du sol et se propager dans l'atmosphère. Le forage, nécessite donc un tubage parfaitement hermétique sur les 2000 à 3000 mètres de longueur moyenne. Au Québec, à l’automne 2010, le ministère des Ressources naturelles et de la Faune a effectué 31 inspections de sites de forage récents, dont 29 étaient liés à l’exploration du gaz de schistes. De ces 29 sites, 18 présentaient des émanations de gaz naturel ou émissions fugitives.

 

Aujourd'hui, on connait les raisons de ces fuites: les premières entreprises américaine pionnières voulaient du résultat, et employaient de petits moyens de production, engendrant des conséquences facheuse. Celles-ci ont ensuite été acquises par des grands groupes ayant davantage de moyens et qui sont organisés pour respecter des procédures environmentales beaucoup plus rigoureuses.

Dorénavant, diverses méthodes ont été adaptées afin de prévenir la pollution :

  • Une membrane de protection du sol de la zone de forage a été installée

 

  • Création de plusieurs barrières étanches par pose de cuvelages en acier concentriques et la cimentation des espaces annulaires

 

  • Utilisation de produits moins polluants provenant de l’industrie agro-alimentaire avec une réduction considérable d’additifs

 

De plus, le contrôle des puits est très actif : il se fait en mesurant l’extension des fissures lors de la fracturation à l’aide d’un suivi des fractures en temps réels pour permettre de confirmer leur isolement. 

Les produits dérivés

Les séismes : élément perturbateur ?

 

 

 

Trafic de camions et gazoducs 

 

 

 

Lors de la fracturation, la très grande quantité d’eau nécessaire implique un trafic de camions-citernes important. Il faut compter 200 camions par fracturation et un puits requiert le plus souvent entre 10 et 20 fracturations, donc entre 2000 et 4000 aller-retour de camions, multiplié par le nombre de puits. Les routes locales empruntées n’ont pas forcément été construites pour un tel trafic et des dégradations sont à prévoir, ainsi que des nuisances importantes pour le voisinage en termes de bruit et de poussière. 

 

Concernant le transport du gaz extrait, l'exploitation n’est possible que si un réseau de collecte du gaz naturel est construit. Le gaz doit être acheminé vers son lieu de traitement et de distribution. Cet acheminement se fait par gazoducs. Les laisser en surface a l’avantage de pouvoir les surveiller mais l'inconvénient de pouvoir être détérioré aisément (attentat, malveillance) et d’être très peu esthétique. 

 

Ils peuvent également être construits en profondeur, impliquant ainsi l’existence d’une bande de servitude d’au moins 10 mètres de large où les propriétaires ne peuvent rien faire et la possibilité de fuites par corrosion ou par maladresse lors de travaux.

Nuisances sonores

 

Bien que la fracturation hydraulique ait lieu à plusieurs kilomètres sous terre, le bruit engendré par le processus d’extraction (pompes, machine à forer et camions) peut s’avérer très dérangeant pour les habitants de la zone. Les nuisances sonores sont ainsi essentiellement liées au fonctionnement des machines tournantes (compression, génération d’électricité).

Du bruit excessif peut avoir un sévère impact sur les riverains : physiologiques et psychologiques. En effet, un habitant de la zone peut souffrir de déficit auditif, d’interférence avec la transmission de la parole, d’un empêchement de sommeil, d’hypertension, de problèmes cardiovasculaires ce qui mène vers une fatigue élevé ou même une dépression.

 L’OMS (organisation mondiale de la santé), met en place des mesures réduisant le niveau sonore la nuit : les riverains entendraient un bruit d’amplitude 30 dB(A) maximum la nuit depuis leurs maisons. Le bruit ne devrait donc pas dépasser 60 dB(A) la nuit à l’extérieur des logements.

Des ressources surestimées

Le cas polonais 

 

Les premières estimations de l’Agence gouvernementale américaine d’information sur l’énergie (EIA) d’avril 2011 montraient que la Pologne était dotée d’environ 5 300 milliards de mètres cubes de réserves de gaz de schiste ce qui signifie 300 ans d’indépendance énergiquement. Or, le rapport de mars 2012 rendu par l’Institut géologique polonais affirmait que les ressources du pays étaient comprises entre 346 et 768 milliards de mètres cubes, soit sept fois moins que les estimations initiales. Sachant qu'aujourd'hui les entreprises n'arrivent qu'à extraire environ 10% du gaz contenu dans les roches-mère, les ressources exploitables seraient de 34 à 76 milliards de m3.

L'exploitation polonaise ayant déjà été entamée, la rentabilité du projet est ainsi remise en question.

 

 

Impacts économiques

Avec les importantes quantités d'eau, les prix des forages s'élevent à 9 millions de dollars par puits (plus élevé que les forages classiques). Le prix des gazoducs, des usines de traitement, les dépenses permettant l'exploitation des gaz de schiste sont ainsi plus importantes que celles pour l'exploitation du pétrole.

 

Les propriétés foncières a proximité de puits d’exploitations baissent de valeurs à cause des puits d’exploitations. En effet, cet environnement repousse tous les touristes et les retraités. Or, des travailleurs pourraient être attirés par ces zones grâce aux nouvelles offres d’emplois.

Ainsi, ce problème peut varier d’une région  à une autre.

Il y aurait également une augmentation les contrats d’assurances d'habitation à côté des zones d’exploitations.

De plus, la présence d’un maillage de gazoducs, de routes et de sites de forage peuvent créer des zones non exploitables et des obstacles seulement franchissables en faisant des détours considérables.

 

Des enjeux importants en termes de tourisme existent avec le développement de l’industrie du gaz de schistes, en particulier pour le tourisme centré sur les sites patrimoniaux, les lieux de villégiatures. Mais encore sur les routes panoramiques, les sentiers touristiques qui seraient négativement influencés par les activités de forage, visuellement mais aussi par le bruit, les odeurs et l’impact psychologique global. 

Remise en état

En réponse à ce problème d'utilisation de grandes quantités d'eau, on peut utiliser de l’azote, du CO2 voire des dérivés pétroliers comme le propane pour fracturer la roche. Ces méthodes ne sont pas encore assez approfondies, mais de nouvelles recherches pourraient leur permettre de voir le jour.

Les sociétés pétrolières sont mis sous pressions par les écologistes pour ré- instaurer un site après l’avoir exploité pour qu’il devienne ensuite habitable. Ce problème est peu perturbateur pour plusieurs sites qui ont uniquement été explorés et non exploités et donc peu de dégâts environnementaux ont été causé.

Or divers sociétés à travers le monde ont décidé de rénover les autres zones complètement endommagées par l’exploitation. Par conséquent, Total a décider de dépenser 37 800 000 euros sur cinq ans pour pouvoir rendre habitable touts les sites exploités par cette société.

Chaque jour, la combustion des énergies fossiles produit près de 11 kg de CO2 par personne. 4 kilos sont absorbés par les océans, ce qui réduit d’autant l’effet de serre mais augmente leur acidification. La quantité de CO2 dans le gaz naturel est variable mais se situe entre 2% et 15%.

Relâcher le CO2 dans l’atmosphère ne causera donc pas de problème localement mais participera à la problématique mondiale du CO2. Une solution consiste à garder le CO2 en profondeur dans le sol, dans des aquifères salins à plusieurs milliers de mètres de profondeur. Le caractère salin de ces aquifères permet de ne pas engendrer d’acide dont l’effet pourrait être non désiré.

Le gaz naturel récupéré n’est pas pur. Il faut d'abord le traiter avant de l’acheminer et de le fournir aux clients. Les produits dits dérivés, sont les liquides associés comme le propane, le butane ou encore l'hélium. 

Deux autres produits dérivés posent problèmes, le sulfure d’hydrogène ou hydrogène sulfuré (H2S) et le dioxyde de carbone (CO2).

Le H2S est un gaz acide; comme le méthane, il résulte de la décomposition bactérienne de la matière organique dans des environnements pauvres en oxygène. Il est donc inévitablement présent dans les schistes. Lorsque l’on casse un schiste, du H2S s'échappe. Son caractère acide le rend agressif y compris pour les gazoducs et un traitement adéquat doit être mis en place très rapidement et souvent sur le site même du forage. Le prix de sa récupération peut être compensé par sa revente à l’industrie chimique (pesticides et produits pharmaceutiques). 

 

 

Du CO2 est également produit, en même temps que le méthane. Il n’est pas un polluant puisqu’il n’est pas toxique à faible teneur.

 

Il possède cependant deux caractéristiques problématiques :

- c'est un gaz à effet de serre,

- au contact de l’eau, il forme l’acide carbonique (H2CO3).

CO2 + H2O <=> H2CO3. C’est un acide faible mais capable de dissoudre le calcaire et ainsi de former grottes et gouffres. 

GAZ DE SCHISTE: ÉNERGIE DE DEMAIN OU SIMPLE ILLUSION?

H2S

 

L'exploitation du gaz de schiste présente ainsi bien des avantages, mais aussi malgré tout de nombreux inconvénients. Aujourd'hui, le débat est essentiellement politique, opposant les partis écologistes aux partisans de cette exploitation, qui mettent en avant la réussite américaine. Suite à des documentaires tels que Gasland, qui critiquent fortement les impacts de cette exploitation en mettant en lumière tous les inconvénients observés, de nombreuses manifestations eurent lieues, particulièrement en France, qui interdit dorénavant l'extraction de ces gaz pour des raisons  environnementales. En effet, les  gaz de schiste provoquent un risque de contaminations des nappes phréatiques, des nuisances nombreuses pour les riverains ainsi que des fuites de méthane qui est un gaz à effet de serre. En outre, les grands  besoins en eau et le problème de la gestion du fluide de fracturation récupéré et des additifs  chimiques demeurent.

 

Cependant, la parole des scientifiques ne semblent pas être suffisamment entendue: certains affirment que plusieurs problèmes soulevés sont exagérés, et qu'aujourd’hui la technologie et la science sont capables de les résoudre en partie. En outre, cette nouvelle ressource présente aussi de très nombreux avantages permettant à certains états d’assurer leur indépendance énergétique ainsi que la création de très nombreux emplois.  

 

Début d'une révolution pétrolière ? Elle en est une pour les Etats-Unis jusqu'aujourd’hui, qui ont su renforcer leur indépendance énergétique et créer un boom économique. Mais pour combien de temps ? Celle- ci sera-t-elle éphémère? Les effets positifs l’emporteront-ils à terme sur les effets négatifs? Seul un véritable débat scientifique élargi à l’ensemble des questions environnementales et énergétiques permettrait d’y répondre. Toutes les sources d’énergies comportent des risques et des inconvénients. Certaines tels que les centrales au charbon présentent un risque faible de pollution majeure, mais une contribution quotidienne certaine à l’empoisonnement de l’air. A l’opposé, le nucléaire présente un risque faible d’incident, mais aux conséquences catastrophiques s’il se produit. Quel serait le profil risque/rendement du gaz de schiste en France ? Permettrait-il réellement de réduire la facture gazière et la dépendance énergétique ? Pourrait-il créer des milliers d’emplois et des recettes fiscales permettant de financer entre autre des politiques environnementales actuellement en manque de ressource ?

 

A ce jour, l’étendu des ressources en gaz de schiste dont dispose la France est inconnue en raison de l’interdiction d’explorer. Il serait donc souhaitable d’avoir une approche plus scientifique afin d’estimer si le sol français est réellement exploitable ou si les quantités sont trop faibles. En outre, le débat en France reste surtout politique et émotionnel, et il reste impossible, sans l'avoir tester, de prédire si la France bénéficierais ou non du gaz de schiste.

 

           

 

 

 

 

35 Cromwell Road, London SW7 2DG

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 Par Guérin Lorraine/Vecchioli Vittoria/Langlois Agathe | Élèves du Lycée Français Charles de Gaulle | Réalisé avec Wix.com

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